Remboursement confirmé pour le baclofène.
Commercialisé depuis 1975, le baclofène était déjà autorisé en neurologie - et remboursé - pour traiter des contractures musculaires, mais il était de plus en plus prescrit en dehors de cette indication, c'est-à-dire « hors autorisation de mise sur le marché (AMM) », pour traiter la dépendance à l'alcool. Plusieurs milliers de patients en reçoivent ainsi hors AMM.
Le ministère de la Santé confirme l'information, le baclofène fera très bientôt partie des traitements remboursés. Un arrêté doit paraitre « dans les prochains jours » pour acter le remboursement de ce traitement de l'alcoolo-dépendance. Selon Philippe Jaury, coordinateur national de l’essai clinique Bacloville, la boîte de 30 comprimés de 10mg, qui coûte 5 à 7 euros serait prise en charge à hauteur de 30 % par la Sécurité sociale. Le ministère souligne que « le remboursement du baclofène dans le cadre de sa recommandation temporaire d’utilisation (RTU) constitue une décision inédite pour répondre à une préoccupation majeure de santé publique : la lutte contre l'alcoolisme.»
Sollicité par 50 000 patients
Depuis le 14 mars, le baclofène bénéficie en effet d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU), accordée par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM). Ce décontractant musculaire, qui coupe l’envie de boire, est utilisé depuis 2008 par plus de 50 000 patients dépendants à l’alcool. « Le baclofène pourra être prescrit après échec des autres traitements disponibles chez les patients alcoolo-dépendants dans les deux indications suivantes : aide au maintien de l’abstinence après sevrage chez des patients dépendants à l’alcool et réduction majeure de la consommation d’alcool jusqu’au niveau faible de consommation chez des patients alcoolo-dépendants à haut risque », précisait alors l’ANSM.
Un suivi des données d’efficacité
Pour autant, le baclofène n’est pas un traitement miracle : les spécialistes parlent de véritable révolution, mais soulignent que le baclofène reste sans effet chez un patient sur deux. Par ailleurs, cette RTU est temporaire, la situation du médicament devra être réexaminée dans 3 ans, à la lumière des résultats des essais cliniques actuellement en cours et du suivi des dizaines de milliers de patients traités dans le cadre de cette RTU. D’ici là, un dispositif de suivi des données d’efficacité et de sécurité du médicament a été mis sur pied. Le portail électroniquehttps://www.rtubaclofene.org doit permettre de guider patients et prescripteurs dans l’utilisation de ce nouveau traitement de l’alcoolisme et de détecter les signaux de pharmacovigilance.
La RTU du baclofène s’accompagne également d’une longue liste de contre-indications : pour toutes les personnes présentant des troubles neurologiques ou psychiatriques graves (épilepsie non contrôlée, schizophrénie, troubles bipolaires, dépression sévère) ou une insuffisance rénale ou hépatique sévère.
Il suffit d'avoir de la volonté pour arrêter de boire. On va supprimer une dépendance pour en créer une autre, très lucrative pour les médecins traitants, les pharmaciens et le laboratoire qui le commercialise ce médicament "miraculeux"... Ca va créer de nouvelles dépenses. Je pense que les hospitaliisations de 8 jours en médecine générale pour une cure de désintoxication seront maintenues pour les alcooliques et que le soir ou le lendemain, ils replongeront... Il suffit qu'ils trouvent un pote alcoolique, et un pote alcoolique, c'est très facile à trouver dans les milieux populaires où quasiment tous les hommes sont alcooliques chroniques, ils boivent plusieurs litres de vin rouge tous les jours + les apéros.
Je ne comprends pas pourquoi un choix de vie (se droguer ou non) serait remboursé ! En revanche, avoir un cancer ou une maladie orpheline n'est pas un choix, avoir une mauvaise vue n'est pas un choix, avoir une mauvaise dentition n'est pas un choix, ça ne dépend pas de la volonté des patients.
Avec Marisol Touraine, c'est tout pour les alcooliques et les drogués... A une époque où l'on a plutôt tendance à dérembourser des médicaments pour des pathologies pour lesquelles le malade n'est pas responsable, cette mesure me semble totalement, une fois de plus, injuste.
Après les salles de shoot, nous aurons peut-être droit aux salles d'alcoolisation...
Rediffusion d'une note du 09/06/2014